Né en 1959 en banlieue parisienne dans un milieu ouvrier, Patrice Poutout était déjà, petit, fasciné par l’art « sans même savoir ce que c’était ». C’est son grand-père paternel qui lui entrouvre la porte à travers des livres sur les impressionnistes qu’il aime feuilleter le dimanche. « Je me disais : Je ferai ça quand je serai grand, parce qu’on a le droit d’inventer le monde ! »

Autodidacte, l’artiste établi à Sault travaille le bois avant de découvrir l’acier, avec ce même besoin d’« ôter le superflu pour toucher au squelette des choses ». Les lignes sont épurées, minimales, abstraites mais jamais dénuées de signification. Cet équilibre entre la forme et le sens est essentiel. Grand torse, Thorax ou la monumentale Tant de nuits : chaque sculpture se dresse dans le parc du château de Charleval ou au creux d’une chambre d’artiste comme une stèle ancestrale, objet de mémoire enfouie dans la matière, qui tend à représenter l’humain dans ce qu’il a de plus intime mais aussi d’universel.